一月物語 - 平野啓一郎
L'auteur s'inspire des oeuvres de Mishima et de Mircea Eliade. De plus il faut savoir qu'il cultive la langue rare et archaïque.
Bon, je vous donne le liens de son site officielle mais il est en japonais: link
Résumé:
Pour soigner sa mélancolie, un jeune poète romantique entreprend au siècle dernier un voyage au sud de Kyôto, une région connue pour le mystère de ses paysages et les pratiques magiques de ses anachorètes bouddhistes qui y vivent depuis des siècles. Mordu par un serpent venimeux, il est recueilli par un moine dans un ermitage au coeur des montagnes et rencontre en rêve une femme dont il s 'éprend. Grâce à une aubergiste qui n'est pas insensible à son charme, le jeune homme en apprendra plus sur les mystères de la montagne. Cette histoire n'était-elle que les rêves ou les hallucinations d'un être plongé dans le coma qui précède la mort ?Tout n'est-il qu'illusion ? Ce conte philosophique et poétique nous entraîne dans un Japon de magie et de sorcellerie, celui qu'évoquent pour nous Les Contes de la lune vague après la pluie, le célèbre film de Mizoguchi.
Avis personnel:
Cette oeuvre est dans la lignée des précédente, l'auteur reste dans l'histoire après son premier roman s'intitulant l'Eclipse qui se déroule dans la France du XVème, Avec ce deuxième roman, ce sont les pérégrinations d'un jeune homme, cette fois dans le Japon du XIXe siècle sous l'ère Meiji.
Masaki voyage pour soigner ses nerfs. En chemin, il entend une belle inconnue vanter les splendeurs des collines de Yoshino. Veut la suivre. S'égare, erre dans la montagne à la poursuite d'un papillon dont il est sûr qu'il est la fille à la nuque blanche, se fait mordre par un serpent, est recueilli par un moine zen qui s'occupe d'une lépreuse recluse...
On décèle chez l'auteur un goût prononcer pour les mythes que pour la psychologie. Au fil des pages l'auteur joue avec l'échelle des sens jusqu'à nous confondre avec le héro:
«En peu de temps, la nuit engloutit les chevilles de Masaki, parvint jusqu'à ses genoux, puis sa poitrine. Loin de se retirer, cette marée de noirceur monta jusqu'à son cou, recouvrit son crâne, s'épaissit encore avant de s'attaquer cette fois à la montagne elle-même, absorbant le brouillard vespéral, engloutissant bientôt le firmament lui-même. Comme des poissons morts au fond des mers aspirant à retrouver la surface lointaine, comme leurs dos aux fines écailles désormais privées d'éclat que leur renvoyaient les rayons de lune, ainsi le monde sombra lentement, lentement dans les abysses, avec les ténèbres.»
Ce livre est pour moi une oeuvre majeure de la littérature japonaise moderne de la fin du XXème siècle, riche, prenante et d'une grande fraîcheur, il pourrait surprendre plus d'un surtout les néophytes de la littérature japonaise. Je vous le conseille vivement surtout qu'il est aussi disponible en français au édition Philippe Picquier.